Mise à jour le 16 juin 2023
Publié le 22 avril 2023 – Mis à jour le 16 juin 2023
De l'environnement global à l'espace de travail en passant par les espaces urbains, la question de l'espace est abordée dans nos travaux en tant qu'espaces socialement construits et signifiants.
Qu’il s’agisse de l’environnement de travail (TIC, conditions de travail : voir notamment Lai et al., 2021 ; Ianeva et al, 2017), des espaces urbains ou même encore de l’environnement naturel, nos travaux cherchent à saisir comment les espaces sont négociés par différents groupes d’acteurs, quelles transformations en résultent, ce qui est défini comme du patrimoine à conserver, et comment cela impacte en retour la vie des groupes dans ces espaces.
Enfin, une partie de nos recherches visent aussi à saisir comment les crises qui touchent notre environnement et modifent nos espaces sont appropriées, comment nous y faisons face et comment elles transforment nos manières de vivre ensemble.
Un exemple : Les jardins ouvriers à Villeurbanne
Un espace de nature à cultiver... et à préserver
Ce projet avait été initié en 2013 par une demande de la société des jardins ouvriers de Villeurbanne dans le cadre du service science et société de l’Université de Lyon. En effet, celle-ci se posait un certain nombre de question très concrètes en lien avec leur pratiques de jardinage : comment limiter l'envasement de la rivière Rize qui coule au milieu des parcelles potagères ? Quels sont les risques d'inondation et de pollution des jardins? La boutique des sciences avaient alors fait appel au laboratoire d'hydrologie de l'IRSTEA ainsi qu'au GRePS (resp. V. Haas) et à la FRAPNA (Fédération Rhône-alpine de protection de la nature). Les deux équipes de recherche et les membres de l'association de protection de la nature ont travaillé plusieurs mois ensemble pour répondre à la double problématique : comment limiter l’envasement de la rivière et faire évoluer les pratiques des jardiniers? C'est en partant des savoirs vernaculaires, c'est-à-dire des savoirs expérientiels des jardiniers, et en favorisant un dialogue avec les savoirs experts (IRSTEA, et FRAPNA) que des préconisations ont pu être formulées pour faire évoluer les pratiques des jardiniers vers des pratiques plus "écologiques". Ainsi, il s'agissait notamment de réduire l'utilisation de produits phytosanitaires qui polluent l'eau, les parcelles voisines mais aussi les aliments consommés. Les enjeux d’espèces exotiques envahissantes ont également pu être abordés de manière à faire évoluer le rapport à la faune et à la flore. Cette étude a ainsi permis une ré-appropriation des jardins ouvriers par la pratique de jardinage de manière à répondre aux enjeux écologiques et sanitaires spécifiques à cet espace. |
Mais aussi...
Plus récemment, la thèse "Enjeux mémoriels et représentationnels des nouvelles conceptions de l’urbain" de Marisa Bonnot (CDU sous la co-direction de V. Haas et S. Caillaud) pose ces questions dans le contexte d’une rénovation urbaine dans un quartier prioritaire de la ville de Lyon. Dans ce type de rénovation, des concertations sont mises en place entre les habitant.es, les expert.es (architectes, etc.) et les services gestionnaires, et des décisions sont prises sur le futur de ce quartier. Cette manière de procéder, sous forme de concertations, offre des opportunités fertiles pour interroger comment des groupes d’acteurs, ayant des savoirs et des enjeux différents, négocient, décident et co-construisent ces espaces, mais aussi comment ces modifications vont ensuite impacter le vivre ensemble. |
Notre implication dans le pôle de spécialité « mémoire et patrimoine » de l'Etablissement nous permet également de développer des collaborations pluridisciplinaires sur ces questions sociétales complexes. |
Enfin, notre laboratoire organise les 31 août et 1er septembre 2023 le prochain colloque international du réseau Cartotêtes dont le thème est les "Représentations socio-spatiales et rapport à l’autre, aux autres". Plus d'informations ici. |